Depuis la publication précédente de cette note, la Banque nationale a publié les chiffres définitifs pour 2023 et de nouveaux chiffres pour 2024. Cette mise à jour de la note tient compte de ces nouvelles données.
Entre 2014 et 2024, le total des impôts et cotisations sociales collectés (y compris les cotisations sociales imputées) a diminué de 47,3 % à 44,5 %, soit une baisse des recettes de 2,8 points de pourcentage du PIB, et plus d’un point de pourcentage en dessous de la moyenne à long terme (1995-2024). [1]
Pour mémoire, en 2024, le déficit budgétaire des autorités publiques s’élevait à 4,4 % du PIB . [2]
En 2024, le PIB de la Belgique s’élevait à 620 271,7 millions d’euros [3]. Une baisse des recettes fiscales et des cotisations sociales de 2,8 points de pourcentage du PIB correspond donc à une perte de recettes de 17,6 milliards d’euros pour l’État et la sécurité sociale par rapport aux recettes fiscales de 2014 (dans une analyse statique).
Les mesures annoncées par le gouvernement-De Wever (diminution des charges pour les entreprises ; augmentation du montant exonéré d’impôt ...) entraîneront une nouvelle baisse des recettes de l’Etat fédéral et de la sécurité sociale à l’horizon 2029.
Entre 2025 et 2029, les recettes de l’État fédéral et de la sécurité sociale passeront, selon le Comité de monitoring [4], de 30,7 % du PIB à 29,6 % : une nouvelle baisse des recettes de 1,1 point de pourcentage du PIB, soit 7,9 milliards d’euros.
Ce même Comité de monitoring prévoit une nouvelle détérioration du solde budgétaire de 4,2 à 5,5 % du PIB – soit 1,3 point de pourcentage – au cours de la période 2025-2029 [5]. La nouvelle baisse des recettes intervient donc pour 85 % dans la détérioration du solde budgétaire.
Un an plus tôt, le Comité de monitoring prévoyait encore des recettes à hauteur de 30,8 % du PIB en 2029 [6]. Converti en euros, cela représente une baisse des recettes de 8,6 milliards d’euros dans le scénario prévu en septembre 2025 par rapport aux prévisions établies en juillet 2024.
La poursuite d’un programme visant à réduire considérablement la pression fiscale globale est un choix politique légitime. Il faut toutefois avoir l’honnêteté de reconnaître que, lorsque nous sommes « au bord du gouffre » en raison de déficits budgétaires toujours plus élevés, ce programme en est en grande partie responsable, et que les économies réalisées sur la sécurité sociale ne relèvent pas d’une loi économique, mais d’un choix politique. Ni plus, ni moins.
Notes
NBB.Stat: Comptes non-financiers des administrations publiques : Impôts et cotisations sociales effectives reçus, par type.
NBB.Stat: Comptes non-financiers des administrations publiques : aperçu.
NBB.Stat: Comptes détaillés : Composition et répartition du PIB.
Monitoringcomité (22 septembre 2025), ‘Actualisatie 2025-2030’, p. 13.
Monitoringcomité (22 septembre 2025), ‘Actualisatie 2025-2030’, p. 11.
Monitoringcomité (17 juillet 2024), ‘Actualisatie 2024. Raming 2025. Meerjarenraming 2026-2029’, p. 15.
